Arrivée

C’est en début de matinée que Morgan débarqua. Tout le monde était en cours. Ou censé. En bref, il n’y avait personne dans les couloirs et c’était tout aussi bien. Il ne voulait voir personne. Pas pour l’instant. Pas le temps d’avoir le directeur qui lui faisait un discours de deux heures avant de lui donner la liberté.

C’est donc après avoir rencontré le directeur que Morgan rentra dans sa chambre, ayant gagné un congé pour arrivée. Cela l’arrangeait. Il n’avait aucune motivation de faire quoique ce soit. Il n’avait qu’une seule envie : Dormir. Et après, voir Nathan. Ce dernier devait être au courant. Plus ou moins. Morgan serait content si Nathan savait qu’il était là. Cela lui éviterait de le retrouver dans cet immense endroit. Mais en même temps, Morgan espérait qu’il ne serait pas mis au courant de ses frasques. Comme la dernière en titre …



Morgan trouvait cette appellation complètement débile. Une aventure d’une nuit, non de fin de soirée n’était pas une liaison. Une liaison, c’est déjà plus profond. Cela implique déjà quelques jours et Morgan n’a pas eu une relation de quelques jours avec cette femme n’ayant plus rien de naturel. Morgan avait plutôt où l’impression d’avoir une Barbie sur lui. En gros, si il avait su, peut-être qu’il ne l’aurait pas fait. Non. Il l’aurait fait. Il aurait tout fait pour entrer dans cet internat. La vie dans les familles d’accueil, ce n’est pas si terrible que ça, selon sur qui on tombe. Mais c’est horrible quand il nous reste un membre de notre vraie famille en vie. C’est invivable. Devoir voir d’autres êtres comme frère et sœur, alors qu’on a un vrai frère qu’on ne peut voir, c’est insupportable. C’est illogique. C’est contre-nature. Morgan ne l’avait pas supporté. Il n’avait pas voulu essayer de comprendre que c’était pour son bien.

Morgan s’étira, sortant de ses pensées. Il posa nonchalamment ses affaires sur le lit contre une grande fenêtre avec un rebord où il était possible de s’asseoir. Morgan regarda la pièce. Elle était lumineuse, clair et grande. Assez grande pour contenir quatre lit, dont un autre occupés. Ou destiné à être occupé tout prochainement.

Morgan se fit craquer les doigts. Ce fut une mauvaise idée, car une douleur se répandit dans la main victime, lui arrachant un petit cri, qui fut bien vite étouffé à l’entente d’un bruit extérieur se rapprochant inéluctablement.

Après avoir été agressé vocalement, selon le point de vue de Morgan, une personne lui tomba dessus. Elle était légère, mais si elle avait fait un kilo de plus, Morgan serait tombé sous son poids. Morgan n’était pas doté d’une immense force. Les muscles, il ne trouvait pas ça génial. Surtout depuis qu’il a été la victime d’un homme à qui il avait mal parlé. Après ça, il regretta pour la première fois d’avoir pris de l’héroïne. C’est pour ça qu’il arrêta et décidé de ne prendre que de l’ecstasy. Un grand changement. Pour Morgan, oui. Il trouvait ça bien.

Pour en revenir à la curieuse inconnue, Morgan s’aperçut qu’elle était jolie. Enfin, de ce qu’il voyait. Il ne voyait que ces cheveux. Mais ils étaient soignés. C’était un bon point. Et puis, une fille reste une fille. Si tout ne le repousse pas, Morgan est toujours partant.

Morgan secoua la tête. Non. C’était avant qu’il faisait ça. Maintenant, il devait se tenir. Et bien, si possible. Par conséquent, plus de drogues, plus de filles. Morgan réfléchit. C’était crétin comme résolution. Il n’y a que la drogue qui pourrait, éventuellement, être une entorse au règlement. Mais les filles … tant qu’il n’y avait rien avec une femme travaillant ici … Il avait champ libre. Mais cette personne devait être sa colocataire. Et avoir ce genre de relation avec une personne avec qui on vit … c’est peu recommandé.

Après ces efforts de réflexion, Morgan sourit à la nouvelle venue :

« Bien le bonjour. »

Il sourit, laissant la jeune fille reprendre ses esprits. Ou quelque chose comme ça. La jeune fille leva la tête et avant qu’elle ne dise une parole, Morgan dit :

« Je me doute bien que cela doit être génial d’être dans mes bras, mais tu pourrais te lever maintenant. Non ?»

Un petit sourire taquin accompagna sa phrase.